Alain Blanc : Pourquoi les Cyclades ? Exil consenti, ces îles au plus loin
de moi m’ont emmené maintes fois, en même temps
qu’elles ébauchaient, entre leurs flancs arides et par delÃ
toute construction mentale, un possible chemin vers l’essentiel, vers le plus intime.
Théra, Ios, Syros, Andros, Tinos et Délos, l’Apparente...
De quel large viennent-elles en vérité, pour m’avoir assailli
avec la vélémence du meltem qui les porte ?
Cet archipel nu - collection de galets de marbre pareils
à des poings fermés, à des cœurs au battement millénaire -
grésille dans une lumière en liesse, il est un centre de gravité,
une semence disposée comme on ne sait quels signes,
à l’horizon de l’inconnu...
Elle-même hors de tout lien, l’île ne peut que qu’aimanter
le voyageur sans bagage qui en chacun de nous veille
devant ce que Victor Hugo a applé « cette ouverture
de toutes parts qui est la mer ».
On peut consulter un article de Cécile Oumhani sur le site Encres Vagabondes :
http://www.encres-vagabondes.com/magazine/poe%20blanc.htm