T’ang Haywen (1927-1991), calligraphe de l’invisible d’origine chinoise, ayant vécu à Paris dès 1948, recréait inlassablement le monde d’un pinceau à la fois délicat et puissant. Ce fut un prince en exil voyageant incognito et ne possédant que son œil de phénix pour édifier un univers d’encre et de merveilles. Ainsi élaborait-il d’éblouissantes cosmogonies dans son modeste atelier de Montparnasse. C’est là que je lui rendais visite, au seuil des années soixante, tout au bonheur de le regarder peindre avec des mines de chat somnambule. Notre amitié dura jusqu’à son décès survenu à 64 ans. « La mort, m’avait-il confié avec un sourire énigmatique, ne met pas fin à nos rêves ». En effet, depuis sa disparition, son œuvre, de plus en plus visible à travers le monde, fait peu à peu de lui l’un des artistes marquants de la modernité aux côtés de Zao Wou-Ki et de Chang Dai-Chien.
L’un des écrivains majeurs de sa génération, Marc Alyn rend un hommage bouleversant à son ami disparu à travers ce long poème fulgurant tissé de proses, nouveau Livre des Morts. Dans ses Mémoires, qui viennent de paraître sous le titre Le Temps est un faucon qui plonge (Pierre-Guillaume de Roux, 2018), il consacre des pages lumineuses au peintre chinois dont Balthus disait : « Je pense à T’ang quand je vois des montagnes disparaître dans la brume. »
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On pourra lire un bel article de Carole Mesrobian sur le site "Recours au poème" : https://www.recoursaupoeme.fr/marc-alyn-tang-hayden-tang-lobscur-memorial-de-lencre/
• ISBN : 978-2-35128-158-1
• parution : mars 2019
• format : 20 x 30 cm
• pages : 126
• illustration : Une trentaine de peintures en pleine page de T’ang Haywen
32.00 €